22 Mars – The Great Resignation.
16 h Distanciel
Séminaire de travail 2022-2023
Le vocabulaire de la crise est régulièrement mobilisé au sein des sphères politiques, médiatiques, voire scientifiques, pour parler de l’éducation, tout particulièrement de l’éducation relevant du financement public (école, université, travail social, etc.). Cette crise est polymorphe et renvoie usuellement à des dysfonctionnements supposés des systèmes d’éducation (en termes de performances ou d’égalité des chances) ou à un déclin vocationnel. Pour ne considérer que le contexte scolaire, le « malaise enseignant » (que les anglo-saxons nomment directement « burn-out »), la perte d’attractivité du métier, ainsi que l’augmentation des démissions, sont aujourd’hui attestés.
Ces phénomènes sont réunis ici sous le syntagme « The Great Resignation », emprunté au contexte américain. Ils sont en effet statistiquement présents en Europe comme en Amérique du Nord, touchant tous les pays de ces continents. Dans un contexte de rapprochement des conditions d’exercice des métiers de l’éducation (et des systèmes qui les abritent) dans l’ensemble des pays concernés, ce séminaire, adossé à une recherche collaborative entre le CeDS (Université de Bordeaux, France) et l’Université de Long Beach (California State University, USA) propose de décrire et de discuter, par le croisement de regards et de travaux, la façon dont se manifestent mais aussi se construisent les crises des systèmes éducationnels. Ce sont consubstantiellement les usages politiques de ces crises qu’il s’agit de questionner, à partir de quelques problématiques axiales : celle de l’instabilité amenée par le rythme des changements au sein de ces systèmes, de la pression exercée par les attentes sociales contradictoires à leur égard, de la dérégulation de l’accès aux métiers dans les espaces éducationnels (dérégulation considérée comme réponse politique), ou encore de la difficulté des institutions à proposer un projet sur le long terme. La comparaison France-Etats-Unis, à l’origine de ce séminaire, est appelée à s’élargir à d’autres contextes.
Première séance (10/11/2022) : Présentation du séminaire et dialogue autour d’une question simple : « Vous avez dit "crise" ? »
Il s’agira d’une discussion qui permettra de présenter le projet de recherche en cours, de revenir sur les éléments qui ont permis de le penser, et ainsi d’échanger sur les enquêtes préalables, en France et aux USA, qui ont permis l’émergence des hypothèses à l’origine de ce projet. Une revue des productions scientifiques (articles et/ou colloques en France) sera par ailleurs proposée. L’idée sera aussi de donner la parole à ceux et celles qui, intéressés par le séminaire, souhaitent y contribuer à partir d’hypothèses ou de travaux déjà menés, ou en cours.
Deuxième séance (31/01/2023) : Enquêter sur la « crise enseignante » dans une perspective comparative France/USA
Après avoir présenté et discuté plusieurs éléments relatifs au déroulé des carrières enseignantes en France et aux États-Unis (sous l’angle des similarités et des contrastes entre les contextes de pratique), la transposition d’une enquête par questionnaire sera exposée afin de prolonger collectivement les réflexions épistémologiques soulevées par l’exercice, mais aussi d’exposer de premiers résultats issus de ce travail.
Pour suivre le séminaire de travail, il vous faut écrire un mail aux organisateurs : M.-P. Chopin, B. Hsieh ou J. Tourneville.
Troisième séance (22/03/2023) : Transforming teachers or transforming schools ? Lessons and limits of initiatives for the integration of migrant/minority teachers in Sweden and the US
Séance en anglais. Après une introduction de Claire Schiff (CED, université de Bordeaux) basée sur ses travaux, Anki Bengtsson et Larissa Mickwitz, de l'université de Stokholm, présenteront leurs travaux sur l'intégration des enseignants réfugiés en Suède. Ensuite, Betina Hsieh, de l'université de Long Beach, exposera son travail sur la prise en compte des savoirs spécifiques des enseignants "de couleur" dans la formation aux USA.