Dans le cadre des séminaires généraux organisés par le laboratoire CeDS, nous avons le plaisir de vous inviter le mardi 3 juin à 13h30 au second séminaire animé par Chantal Amade-Escot, intitulé :
Le concept de « milieu » en didactique(s) : contours et usages dans l’investigation des phénomènes de diffusion des savoirs lors des transactions didactiques
Résumé :
Le terme « milieu » dans les sciences humaines et sociales fait l’objet de multiples définitions. Quels que soient les domaines, ces définitions ne sont intelligibles que dans leurs relations avec les autres concepts mobilisés dans les espaces théoriques spécifiques aux différentes disciplines. Qu’en est-il pour les sciences didactiques ? Quel sens prend ce terme dans ce champ ? En relation avec quels autres concepts ? Quelles inflexions en marquent les acceptions ?
A partir d’une brève présentation des manières dont les didacticiens depuis Brousseau (1986, 1988) et la didactique des mathématiques ont travaillé ce concept, ma présentation tentera de préciser le sens et les usages de ce terme dans les travaux menés sous couvert du modèle analytique de « l’action didactique conjointe ». Dans cet espace théorique au sein des sciences didactiques, rendre compte des phénomènes de diffusion des savoirs dans la classe relève d’une analyse ascendante de la transposition didactique (Schubauer-Leoni et Leutenegger, 2005). Il s’agit de saisir les dynamiques situées des transactions didactiques et leurs effets sur l’étude des élèves. C’est dans cette perspective que le concept de « milieu didactique » - en lien avec un réseau de concepts [aux premiers chefs desquels ceux de contrat didactique, d’épistémologie pratique des acteurs (professeur, élève), de positionnement épistémique (Amade-Escot, 2019)] – devient un outil d’analyse décisif pour rendre compte des dynamiques différentielles inhérentes à tout processus d’enseignement-apprentissage. A partir d’extraits de corpus (principalement en éducation physique) je montrerai la nécessité pour les chercheur·es de documenter au fil de l’investigation quelles sont les conditions permettant d’établir que la tâche proposée par l’enseignant puisse (ou non) « faire milieu » pour le/les élève/s (Amade-Escot et Venturini, 2009). Ce faisant, je pointerai comment une analyse ascendante de la transposition didactique est une voie pertinente pour rendre compte des aléas du fonctionnement des systèmes didactiques, et ainsi de saisir certains phénomènes de co-construction des inégalités scolaires en train de se faire.
Le séminaire aura lieu en Amphithéâtre Durkheim