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2022

Soutenance de thèse de Manuel Roux

Titre de la thèse : Faire "carrière" dans le punk ? Une étude de la scène punk DIY en France ».


Composition du jury :

  • M. Marc PERRENOUD (Maître d'enseignement et de recherche, U. de Lausanne - Rapporteur)
  • M. Alain VULBEAU (Professeur émérite, U. Paris Ouest Nanterre - Rapporteur)
  • M. Bernard SARRAZY (Professeur des universités, U. de Bordeaux - Examinateur)
  • M. Timothy HERON (Maître de conférences, U. Strasbourg - Examinateur)
  • M. Christophe ROINÉ (Maître de conférences, U. de Bordeaux - Invité)
  • M. Luc ROBÈNE (Professeur à l'université de Bordeaux - Directeur de thèse)
  • Mme Solveig SERRE (Chargée de recherche au CNRS - Co-directrice de thèse)

Résumé :

Faire carrière dans le punk a-t-il un sens aujourd’hui – pour autant que cette idée ait pu en avoir un au cours du demi-siècle écoulé ? Pourquoi le rapport au travail artistique est-il devenu clivant en matière d’authenticité punk au point de contraindre les acteurs de la scène DIY à ne se définir que par opposition aux catégories artistiques et professionnelles, à n’occuper constamment que des positions d’artistes non/artistes et de travailleurs artistiques/non travailleurs, de tenir à distance l’émotion musicale même, sous peine de perdre l’accréditation punk de la scène DIY ? La question se redouble d’une seconde strate de complexité dans la mesure où l’identité punk elle-même n’est que faiblement endossée par les acteurs, comme si les punks ne pouvaient être punk qu’à la condition de ne pas le dire, de ne pas le désirer, ou plutôt de ne pas le revendiquer. En contrepoint de cette posture, le régime de radicalité qui organise le logiciel punk de la scène DIY valorise l’intelligence punk. Celle du métier appris sur le tas, des compétences Do it yourself (« Fais-le toi-même), de la capacité à développer des réseaux auto-suffisants, de la possibilité de faire seul ou ensemble mais pas forcément contre. Ce qui ne laisse pas de surprendre : le punk DIY peut à la fois revendiquer une forme de rigidité identitaire et se couler lorsqu’il le faut dans les méandres du système pour peu que le système à son tour détourné devienne une ressource propice à garantir l’indépendance de la scène et, surtout, que la possibilité reste offerte de négocier dans cet entre-deux une construction identitaire dans laquelle les acteurs doivent fournir les preuves réitérées de leur attachement à la scène, de leur pureté ou de la pureté de leurs actes. C’est le décryptage de cette scène complexe que cette thèse de doctorat entreprend en considérant que la scène punk DIY est à la fois une scène punk à part entière et une scène punk entièrement à part. La scène DIY représente la continuation du punk historique, dont elle ne constitue qu’une étape singulière, dans une généalogie accidentée ; une scène particulière nourrie de ses propres paradoxes qui peuvent aller jusqu’à contester la légitimité des autres formes de punk passées ou concurrentes. Mais elle est une scène totalement à part, singulière, dans les rapports très fins, très riches et complexes qu’elle entretient avec les identités punk, les carrières punk et les façons d’exister en tant que punk dans un monde au coeur duquel les possibilités de la musique (numérique, réseaux économiques, formations, écoles de rock, soutiens familiaux et intergénérationnels) se sont démultipliées, obligeant les acteurs à faire des choix décisifs qui engagent leur vie de punk, sous l’oeil et le contrôle de la communauté DIY.

Public : évènement ouvert au public
Date et Lieu : 24 juin 2022, Amphithéâtre Denucé, site Victoire

Soutenance de thèse de Camille Hernandez

Titre de la thèseÊtre une femme dans le handball. Étude de la face cachée de la féminisation du sport", travaux réalisés sous la direction de Mr le Pr. Luc Robène.
 
Composition du jury :

  • Mr le Pr Dominique BODIN, INSPE Créteil, Rapporteur
  • Mme la Pr Rebecca ROGERS, Université Paris Cité, Rapporteure
  • Mme Isabelle GOBATTO, Université de Bordeaux, Examinatrice
  • Mr le Pr Luc ROBENE, Université de Bordeaux, Directeur de thèse

Résumé :

Le sport comme « fief de la masculinité » (Elias et Dunning, 1994) semble avoir été conquis par les femmes. Les sports se sont progressivement ouverts aux femmes, les règlements sportifs ont évolués dans une perspective d’égalité de principe et de droit entre les femmes et les hommes, néanmoins de nombreuses enquêtes montrent la résistance des différences sexuées dans le sport. L’augmentation du nombre de femmes dans un espace ne serait donc pas synonyme de réduction des inégalités entre femmes et hommes. « L’égalité réelle entre les femmes et les hommes dans le sport » est la volonté affichée sur le site internet du Ministère chargé des sports dans sa section « sport au féminin ». Dans la perspective d’étudier cette notion « d’égalité réelle » notre travail se propose d’étudier la place des femmes dans le sport à travers le cas du handball en Nouvelle-Aquitaine. Pour ce faire nous nous basons sur un recueil des effectifs des licencié.e.s des 267 clubs de la région ALPC (Aquitaine-Limousin-Poitou Charente), sur des observations d’entraînements ainsi que sur des entretiens réalisés auprès de dirigeant.e.s, entraîneurs, bénévoles et joueuses. L’utilisation de méthodologies quantitatives et qualitatives permet de dessiner le contour du paysage du handball ainsi que d’approcher au plus près des acteurs qui composent et diffusent le handball. À travers l’étude de la structuration du handball nous mettons à jour les dynamiques d’évolutions et de stagnations dans les rapports sociaux de sexe, les enjeux de ces dynamiques ainsi que l’impact de la féminisation de ce sport sur la.les culture.s du handball. La féminisation du sport est-elle synonyme de féminisation des pratiques ? La féminisation du sport fait-elle évoluer la culture des acteurs de ce sport ? Les résultats de notre thèse orientent la réflexion dans un sens moins « mécanique » de la transformation d’un espace. La transformation des cultures et pratiques devraient passer par la formation des acteurs et non par l’augmentation quantitative d’une population dans l’espace. Le rôle de l’entraîneur est primordial en tant que médiateur de connaissances et de culture sportive. La médiation sportive, telle qu’elle est pensée et pratiquée actuellement produit et reproduit la construction sociale des rapports de sexes, participe de la construction des identités sexuées des jeunes joueur.se.s, qui ne sont pas uniquement des pratiquant.e.s de ce sport mais bien des pratiquant.e.s sexué.e.s du handball. Les filles sont entrainées comme des filles et les garçons comme des garçons selon les représentations de leurs entraîneurs. L’éducation différenciée portée et pratiquée par des acteurs convaincus de l’intérêt du sport féminin est l’un des leviers principaux de la reproduction des inégalités entre femmes et hommes dans le sport. L’analyse sous l’angle des rapports sociaux de sexe permet d’étudier les inégalités comme des relations conjoncturelles sur lesquelles il devient alors possible d’agir dans une volonté de déconstruire la naturalisation des différences sexuées lorsqu’il s’agit de pratiques sportives. Nous envisageons les dynamiques sociales comme des processus s’enracinant dans la différenciation des sexes et non comme des états qui figeraient les acteurs dans ce système producteur et reproducteur d’inégalités et de violences de genre.

Public : évènement ouvert au public
Date et Lieu : 22 juin 2022, Amphithéâtre Pitres, site Victoire

Soutenance de thèse de Delphine Couralet

Titre de la thèse : Les jeux de langage de l’empowerment - Une analyse socio-historique de ses usages dans le champ de la santé.

Composition du jury :

  • M. François ALLA, Professeur à l’Université de Bordeaux
  • Mme Isabelle AUJOULAT, Professeure à l’Université Catholique de Louvain, Rapporteure
  • Mme Maryvette BALCOU-DEBUSSCHE, Professeure à l’Université de La Réunion
  • Mme Marthe-Aline JUTAND, Maîtresse de conférences à l’Université de Bordeaux
  • M. Joris THIEVENAZ, Professeur à l’Université Paris-Est Créteil, Rapporteur
  • M. Bernard SARRAZY, Professeur à l’Université de Bordeaux, Directeur de thèse

Résumé :

Cette thèse a l’ambition de reconstruire la généalogie du concept « empowerment ». Elle étudie la variabilité de ses significations ainsi que son potentiel de transformation sociale dans les champs du travail social, du développement, des politiques publiques dans les quartiers prioritaires, de l’éducation et de la santé.

Dans le système de santé français, la diffusion et les significations de l'empowerment sont analysées, selon une approche synchronique, tant du point de vue institutionnel que de celui des professionnels et des usagers de la santé.

Les résultats mettent en lumière des conceptions différentes quant à l’importance relative accordée à la responsabilité individuelle, collective et politique en matière de santé.

Les analyses menées révèlent que les acteurs de l’éducation thérapeutique du patient ont des représentations variables des déterminants du changement des patients et de leurs conduites. Selon les catégories d’individus enquêtés, ce changement peut être plus ou moins attribué à des caractéristiques propres à l’individu, à des facteurs sociaux, environnementaux et systémiques.

Public : évènement ouvert au public
Date et Lieu  : 29 mars 2022,  Amphithéâtre Denucé, site Victoire

Soutenance de thèse de Jean-Yves Anjard

Titre de la thèse :  Aménagements pédagogiques pour les étudiants en situation de handicap à l’Université de Bordeaux : des discours, des pratiques, des situations. Une contribution pour une pédagogie inclusive à l’université

Composition du jury :

  • Mme Séverine PARAYRE, MC HDR, ICP-ISP-Faculté d’Education, Rapportrice
  • M. le Pr. Eric DUGAS, Université de Bordeaux, Examinateur
  • Mme Marthe-Aline JUTAND, MC, Université de Bordeaux, Examinatrice
  • Mme la Pr Geneviève LAMEUL, Université de Rennes, Examinatrice
  • M. le Pr. HORVAIS, Jean, Université du Québec à Montréal, Rapporteur
  • M. Christophe ROINE, MC HDR, Université de Bordeaux, Directeur de thèse

Résumé :

Depuis la loi du 11 février 2005, les étudiants en situation de handicap (ESH) sont plus nombreux grâce à un dispositif élaboré dans chaque université et des « aménagements institutionnels » accessibles via un service dédié. Mais ces aides sont décontextualisées et génériques. Elles s’appuient sur des catégories médicales du handicap qui n’ont rien de pédagogique. En parallèle, l’université tend aussi à développer des pratiques visant à promouvoir l’accessibilité aux enseignements. C’est là un des piliers de l’inclusion. Mais ce dispositif ne dit rien de l'expérience que les ESH et les enseignants ont des aménagements pédagogiques. Cette thèse propose de s'appuyer sur une logique des situations, qui contribuent à rendre l’université inclusive car les ESH interagissent avec les milieux d’étude proposés par les enseignants. Les résultats poseront les bases d'une pédagogie inclusive ancrée dans les situations et adaptée aux besoins des étudiants.

Public : évènement ouvert au public
date et Lieu : 28 mars, Amphithéâtre Pitre, site Victoire