Titre de la thèse Les pratiques d’enseignement à l’université à l’aune des cultures pédagogiques disciplinaires : approche située de la mise en scène des enseignements au niveau licence

Résumé de la thèse :

Ce travail s'intéresse aux pratiques d’enseignement à l'université, dans un contexte d’institutionnalisation et de développement des dispositifs de formation à la pédagogie. Comment les enseignants mettent-ils en scène leurs séances de cours ? Si les recommandations prodiguées dans ces formations ont une visée d'optimisation de l'apprentissage, peuvent-elles pour autant être diffusées indépendamment des spécificités disciplinaires et des contenus didactiques ? Menée sur sept disciplines et trois formats de cours sur le niveau troisième année de licence, cette recherche vise à analyser la mise en scène pédagogique à travers l’étude des pratiques discursives des enseignants, de leur matériel pédagogique, de leur présence physique et corporelle ainsi que des interactions établies avec les étudiants, puis à mettre à jour les logiques qui sous-tendent ces pratiques. A partir d'observations de séances de cours et d'entretiens auprès d'enseignants et d'étudiants, ce travail met en exergue la dimension située, dynamique et co-construite des pratiques d’enseignement qui s’inscrivent dans un enchâssement de communautés de pratique, mais également au sein de cultures pédagogiques disciplinaires. L’objectif est d'interroger les enjeux pédagogiques et didactiques de la mise en scène des enseignements à l'université en situation, tout en questionnant les discours à tendance générique et prescriptive au regard des pratiques effectives. Mots clés : Pratique d’enseignement, Pédagogie universitaire, Culture pédagogique disciplinaire, Discours de l’enseignant, Corps de l’enseignant, Communauté de pratique

Le jury sera composé de : 

• Marthe-Aline JUTAND, Maîtresse de conférences, Université de Bordeaux, Examinatrice
• Sabine KAHN, Professeure, Université Libre de Bruxelles, Examinatrice
• Saeed PAIVANDI, Professeur des universités, Université de Lorraine, Rapporteur
• Barbara PENTIMALLI, Professeure, Université du Québec à Montréal, Examinatrice
• Christophe ROINÉ, Professeur des universités, Université de Bordeaux, Directeur de thèse
• Bernard SARRAZY, Professeur des universités émérite, Université de Bordeaux, Examinateur
• Joris THIEVENAZ, Professeur des universités, Université Paris-Est Créteil, Rapporteur

Lieu et date : 10 novembre 2025, 14 h , amphithéatre Durkheim  

Titre de la thèse : LA FABRICATION DU CORPS DANS LA FORMATION INFIRMIÈRE EN FRANCE : Enjeux éthiques dans l’apprentissage de la relation de soin et sentiment de soi déviant 

Sous la direction de Mme la Professeure Marie-Pierre Chopin

(Co-encadrement : Valérie Berger)

Résumé :

Cette thèse examine la transmission du soin dans un contexte de formation combinant enseignement universitaire et formation professionnelle. L’objectif principal est d’analyser les effets des modes de transmission des pratiques de soins sur la socialisation des infirmiers.ères, sous l’angle de la fabrication du corps. La problématique centrale porte sur le processus de transmission du prendre soin, activité reconnue comme fondamentale dans la profession mais potentiellement fragilisée par le contexte actuel de l’exercice du soin, marqué par la standardisation des pratiques, l’objectivation des savoirs et la rationalisation des soins. Nous avons formulé l’hypothèse que ce contexte pourrait compromettre l’apprentissage du prendre soin en reléguant le corps sensible des professionnels au second plan. La méthodologie générale s’inspire de la sociologie du curriculum et examine trois niveaux de la formation initiale des infirmiers.ères français.es : le curriculum prescrit, via une analyse lexicographique des référentiels de formation ; le curriculum réel, à travers une observation ethnographique d’une équipe de six formateurs de 3ème année au sein d’un IFSI et de cinq intervenants-professionnels de l’Unité d’Enseignement des Soins Palliatifs ; enfin, le curriculum caché, par l’analyse des écrits réflexifs de cinq étudiantes au cours de leurs stages, en mobilisant deux méthodes qualitatives : l’Analyse Interprétative Phénoménologique et l’Analyse Discursive Foucaldienne. L’apport principal est lié à la façon de relier la question de la discipline des corps avec celle du sentiment de soi. Nous l’avons conceptualisé comme le sentiment de soi déviant, produit par l’articulation de trois phénomènes : la standardisation pédagogique, la mise à l’arrière-plan des dimensions sensibles du soin dans les référentiels et les exercices professionnalisants, et l’auto- discipline des corps. Cette étude apporte une contribution à la compréhension des interactions entre formation, socialisation du corps et éthique du soin

Composition du jury :

• Mme Marie-Pierre CHOPIN, Professeure des universités, Université de Bordeaux, Directrice de thèse.
• Mme Eliane ROTHIER BAUTZER, Professeure des universités, Université Paris Cité, Rapportrice.
• M. Hervé BRETON, Professeur des universités, Université de Tours, Examinateur.
• Mme Julie PINSOLLE, Maîtresse de conférences, Université de Bordeaux, Examinatrice.
• M. Nicolas VONARX, Professeur des universités – praticien hospitalier, Université de Laval à Québec (CANADA), Rapporteur.
• Mme Valérie BERGER, infirmière Ph.D, CHU de Bordeaux, Co-encadrante de thèse, invitée.