La soutenance de thèse de Camille Beaudoin Denissel, aura lieu le lundi 15 décembre 2025, à 14h en Amphithéâtre Pitres, sur le campus Victoire de l'Université de Bordeaux.
Titre de la thèse : LA FABRICATION DU CORPS DANS LA FORMATION INFIRMIÈRE EN FRANCE : Enjeux éthiques dans l’apprentissage de la relation de soin et sentiment de soi déviant
Sous la direction de Mme la Professeure Marie-Pierre Chopin
(Co-encadrement : Valérie Berger)
Résumé :
Cette thèse examine la transmission du soin dans un contexte de formation combinant enseignement universitaire et formation professionnelle. L’objectif principal est d’analyser les effets des modes de transmission des pratiques de soins sur la socialisation des infirmiers.ères, sous l’angle de la fabrication du corps. La problématique centrale porte sur le processus de transmission du prendre soin, activité reconnue comme fondamentale dans la profession mais potentiellement fragilisée par le contexte actuel de l’exercice du soin, marqué par la standardisation des pratiques, l’objectivation des savoirs et la rationalisation des soins. Nous avons formulé l’hypothèse que ce contexte pourrait compromettre l’apprentissage du prendre soin en reléguant le corps sensible des professionnels au second plan. La méthodologie générale s’inspire de la sociologie du curriculum et examine trois niveaux de la formation initiale des infirmiers.ères français.es : le curriculum prescrit, via une analyse lexicographique des référentiels de formation ; le curriculum réel, à travers une observation ethnographique d’une équipe de six formateurs de 3ème année au sein d’un IFSI et de cinq intervenants-professionnels de l’Unité d’Enseignement des Soins Palliatifs ; enfin, le curriculum caché, par l’analyse des écrits réflexifs de cinq étudiantes au cours de leurs stages, en mobilisant deux méthodes qualitatives : l’Analyse Interprétative Phénoménologique et l’Analyse Discursive Foucaldienne. L’apport principal est lié à la façon de relier la question de la discipline des corps avec celle du sentiment de soi. Nous l’avons conceptualisé comme le sentiment de soi déviant, produit par l’articulation de trois phénomènes : la standardisation pédagogique, la mise à l’arrière-plan des dimensions sensibles du soin dans les référentiels et les exercices professionnalisants, et l’auto- discipline des corps. Cette étude apporte une contribution à la compréhension des interactions entre formation, socialisation du corps et éthique du soin
Composition du jury :
- Mme Marie-Pierre CHOPIN, Professeure des universités, Université de Bordeaux, Directrice de thèse.
- Mme Eliane ROTHIER BAUTZER, Professeure des universités, Université Paris Cité, Rapportrice.
- M. Hervé BRETON, Professeur des universités, Université de Tours, Examinateur.
- Mme Julie PINSOLLE, Maîtresse de conférences, Université de Bordeaux, Examinatrice.
- M. Nicolas VONARX, Professeur des universités – praticien hospitalier, Université de Laval à Québec (CANADA), Rapporteur.
- Mme Valérie BERGER, infirmière Ph.D, CHU de Bordeaux, Co-encadrante de thèse, invitée.